Animagus en chasse... [PV MA]

Riley avait ressenti le besoin de voler. De laisser tomber sa peau d’humaine pour se retrouver dans celle de l’animal dont elle prenait la forme depuis quelques années déjà. Aussi s’était-elle transformée et avait-elle pris le chemin des airs pour aller dans la Forêt Interdite. Là-bas, personne ne viendrait déranger un pauvre faucon en chasse… Si elle s’éloignait trop et se rendait chez les moldus, certains seraient tentés de la capturer. C’était déjà arrivé et elle ne s’en était sorti qu’in-extremis. Apparemment, la couleur de son pelage plaisait énormément aux chasseurs…

Les pensées de la sorcière s’éteignirent peu à peu pour laisser place à l’instinct de chasse du faucon. Le volatile s’éleva dans les airs, prenant de la hauteur pour une meilleure vue. Une proie n’était pas loin… Et un prédateur approchait également. Un frisson de chasse et de défi fit vibrer ses plumes. Cela allait être amusant de montrer à un stupide renard qu’elle était plus intelligente. Et lui voler sa proie sous le nez lui paraissait être un bon exemple de supériorité. Le faucon plongea soudainement, sans bruit. Ses serres étaient prêtes à attraper le petit rongeur qui lui servirait de dîner… Mais soudain, le renard fut là également. Lui aussi visait le rongeur. Et celui-ci en profita pour se carapater. Furieux, le faucon émit un cri puis menaça le renard avec ses serres avant de remonter dans les airs.

Quel idiot celui-là ! Il lui avait tout gâché ! Cela n’aurait même jamais dû arriver ! Furieuse, elle se remit en chasse, suivant la piste du rongeur qui n’était pas si loin que cela au final… Elle le repéra et passa à l’attaque, de même que le renard. Une nouvelle fois, la proie s’échappa. Et le manège recommença une troisième fois. Cette fois, la partie humaine du faucon était tout aussi furieuse que la partie animale. Alors elle se rapprocha du sol et la sorcière reprit le contrôle de son corps, qui se métamorphosa en humaine.

Riley se planta devant le regard en le fixant avec des yeux qui auraient pu le foudroyer sur place. Curieusement, l’animal ne bougea pas. Ce n’était pas normal, les renards fuyaient devant les hommes en général… Alors la bibliothécaire plissa les yeux. Se pourrait-il que … ?

- Qui es-tu ? Demanda-t-elle au renard.

Personne n’était là, elle ne se ridiculiserait donc pas si on la voyait entrain de parler avec un renard…

Sa chasse avait été mise à mal par un stupide renard. Le faucon qu’elle était alors en avait été tellement exaspéré que la sorcière avait repris le contrôle. Et c’était donc une femme aux longs cheveux bruns et au regard d’un bleu perçant qui s’était tenue face à l’animal au pelage roux. Mais curieusement, l’animal n’avait pas fui. Ce qu’aurait fait un renard ordinaire. Soupçonneuse, Riley avait demandé à l’animal qui il était.

Et elle s’était retrouvée face à une femme brune qu’elle connaissait bien pour la croiser tous les jours dans la Grande Salle.

Mary-Alice Lestrange… Professeur de DCFM et donc, animagus renard. Intéressante combinaison, il fallait bien l’avouer. Et la façon que la sorcière en face d’elle avait de défendre sa proie étonna Riley. Depuis quand un animal éprouvait de la pitié pour un autre ? Lorsqu’elle était faucon, la bibliothécaire gardait juste un minimum de contrôle, mais c’était l’animal, le faucon qui commandait pour la plus part des choses. Elle n’avait donc aucune pitié pour ses proies…

- La nature est ainsi faite… Ce n’est pas à vous que je vais apprendre que la vie est injuste n’est-ce pas ? Répondit l’ancienne Serdaigle du tac au tac. J’ignorais que vous étiez animagus vous aussi. Fit-elle remarquer.

L’idée de lui demander si elle était déclarée au Ministère lui effleura l’esprit… Mais Riley savait que certaines choses devaient rester secrètes aussi ne se permit-elle pas de poser une telle question. À la place, elle se mit à dévisager sa collègue de travail, essayant de retrouver les traits du renard dans celui de la femme.

Riley eut un sourire. Visiblement, la franchise ne plaisait pas tant que cela à la professeure de Défense Contre les Forces du Mal. C’était amusant en fait. Certaines caractéristiques de leurs maisons à Poudlard semblaient leur coller à la peau. Serdaigle était franche et Riley était comme sa maison. Serpentard préférait garder ses sentiments pour lui et Mary-Alice préférait qu’on ne lui parle pas franchement des injustices qu’elle avait pu subir à cause de son nom ou de sa maison. On avait beau dire, une fois Poudlard quitté, on restait tout de même très lié à sa maison d’appartenance.

- C’est vrai. Je suis assez franche de nature. Acquiesça-t-elle.

Puis Riley joua sa curieuse. Elle aimait comprendre, savoir… Elle n’utilisait pas ses connaissances pour avoir un moyen de pression sur les autres. Non… La bibliothécaire gardait tout pour elle. La connaissance lui était vitale, même si elle ne comprenait pas trop pourquoi. Parfois avec ses parents, elle plaisantait sur le fait que ça devait être marqué dans son code génétique. Si elle avait su que c’était exact… Sans doute n’en rirait-elle plus autant. Mais la brune était inconsciente de cette partie-là de son histoire.

- Vous avez mis combien de temps ? Demanda-t-elle. Personnellement, il m’a fallu près de trois ans pour y parvenir. Dit-elle sur le ton de la conversation.

Ce n’était pas tous les jours qu’elle découvrait des animagi chez ses collègues. À vrai dire, elle pensait même être la seule, en dehors de McGonagall bien évidemment. L’ancienne bleue et bronze eut un sourire en réponse à la question de Miss Lestrange.

- Chasser. Cela faisait plusieurs jours que je n’avais pas laissé sortir l’animal en moi, il devenait urgent de le laisser se dégourdir les plumes. Expliqua-t-elle. Et vous ? La même chose j’imagine, non ?

L’ancienne bleue et bronze eut un sourire. Voilà pourquoi la réputation des Serpentards était aussi mauvaise… Ils ne faisaient jamais d’efforts pour essayer de paraître un minimum sociable et ça, dans une école comme Poudlard, ça ne pardonnait pas… Riley se fichait pas mal de tout ceci cela dit. Elle-même préférait oublier les histoires de maison et s’était toujours fait un devoir de traiter les gens de la même façon. Tout autre comportement aurait été illogique de toute façon…

- Vous devriez éviter de prendre aussi vite la mouche quand on fait une allusion à votre famille… Fit-elle remarquer. Ça peut devenir une arme entre de mauvaises mains. Ajouta-t-elle en haussant les épaules.

Ce n’était qu’un conseil que la bibliothécaire lui donnait là. À Mary-Alice d’en faire ce qu’elle voulait. De toute façon, cela n’empêcherait jamais Riley de lui dire ce qu’elle voulait si l’envie lui en prenait. Elle se fichait pas mal d’avoir face à elle la fille de Bellatrix Lestrange… Les liens du sang ne voulaient pas forcément dire qu’on était comme ses parents.

La conversation dévia sur les animagi qu’elles étaient. N’en ayant pas rencontré jusqu’ici, Riley était assez curieuse de savoir comment l’enseignante avait appris et combien de temps cela avait duré. Elle fut impressionnée que l’autre femme ait réussi en quatre ans. C’était pas mal. En vérité, ils étaient peu à réussir leur transformation en moins de cinq ans. Mary-Alice et elle semblaient donc faire partie des plus doués.

- Vous avez eu McGonagall en professeur personnel ? S’étonna-t-elle. C’est une réelle chance ! J’aurais adoré apprendre avec elle aussi… Dit-elle, songeuse.

Puis l’autre lui demanda ce qu’elle faisait là. Riley sourit et avoua qu’elle était venue pour chasser et dégourdir ses plumes. Elle n’avait pas honte de se comporter en véritable faucon quand elle prenait sa forme animale. C’était la nature et cela fonctionnait très bien.

- Je crois comprendre ce que vous voulez dire. Acquiesça-t-elle avec un sourire. Personnellement, je n’aime pas courir… Avoua-t-elle. Je préfère nager dans le lac. C’est tout aussi amusant. Ajouta-t-elle avec un petit sourire en coin.

La bibliothécaire avait bien conscience qu’elle avait été légèrement trop brute de décophrage en discutant d’injustice avec l’ancienne Serpentard. Mais cela avait été plus fort qu’elle. Riley n’était pas de celle qui taisait ses paroles, même si elle pouvait le faire quand la situation l’exigeait. Elle n’avait pas mis longtemps avant de donner un premier conseil à la professeure de DCFM d’ailleurs… Conseil que l’ancienne verte et argent promis de prendre en compte. Ce qui n’avait rien de bien étonnant… Quand on avait une faiblesse et qu’on vous la signalait, alors en général, vous cherchez à combler cette lacune… Aussi se contenta-t-elle d’envoyer un petit sourire à sa collègue.

Elles discutèrent par la suite de leurs dons d’Animagus et notamment du temps que cela leur avait pris pour atteindre la métamorphose complète. Riley avait bien conscience qu’elle avait été assez rapide à maîtriser ce don. À dire vrai, elle avait même été trop rapide alors qu’elle avait étudié seule… Mais la jeune femme ne s’expliquait pas ce petit miracle… Ceci dit, elle fut impressionnée d’apprendre que Miss Lestrange avait accompli son étude avec le Professeur McGonagall, une référence en matière de métamorphose…

- J’ai commencé la théorie en quatrième année également. Dit-elle en souriant. Et je me suis mise à la pratique à la fin de ma quatrième année. J’avais réussi à maîtriser le don à la fin de la septième année… Raconta-t-elle à sa collègue. Mais j’ai étudié seule. J’avoue avoir été très surprise de réussir aussi rapidement à maîtriser mes métamorphoses… Sans doute que dans ma famille, quelqu’un devait avoir aussi le don et que cela m’aura aidé, sans que je n’en ai conscience… Songea-t-elle, avant de hausser les épaules.

Ceci dit, Riley n’avait jamais pensé à demander de l’aide au Professeur McGonagall. Il fallait avouer que même pour une Serdaigle, elle avait toujours eu tendance à être très indépendante et à se débrouiller seule. La bibliothécaire répugnait à demander de l’aide, de peur que les choses ne se passent pas comme elle l’entendait… Et sa déconvenue amoureuse, quelques années plus tôt, ne l’avait pas aidé à améliorer ce côté non plus…

- Je nage sous ma forme humaine. Répondit-elle avec un sourire, se reconnectant au présent. Un faucon se ferait tuer s’il plongeait dans le lac. N’empêche que cela aurait pu être marrant de voir un renard tout mouillé à cause du lac. Ajouta-t-elle en souriant un peu plus.

En expliquant la théorie qu’elle avait développée sur sa facilité à devenir une animagus, Riley ne s’était pas vraiment attendue à ce que quelqu’un lui pose des questions sur sa famille. En général, personne ne s’intéressait assez à elle pour poser des questions aussi personnelles. Dans un sens, la bibliothécaire appréciait la question de sa collègue, même si elle ne savait absolument pas comment lui répondre…

- Non… Dit-elle enfin, en secouant la tête. J’ai réussi à remonter jusqu’à une lointaine ancêtre qui a été adoptée par une famille italienne… Apparemment, ses parents sont morts alors qu’elle n’avait que quelques jours… Je suppose qu’en Albanie à cette époque, cela devait être courant. Ajouta-t-elle en haussant les épaules. Mais du coup, puisqu’on n’avait aucun moyen de savoir qui était ses parents, je n’ai pas pu aller plus loin dans mes recherches. Et personne ne semblait avoir été animagus par la suite…

Ce qui l’avait profondément étonnée. Et avait renforcé son envie d’en savoir plus. Mais Riley était bloquée et elle le savait parfaitement. Plus rien ne pourrait l’aider à présent… Plutôt de s’appesantir là-dessus, l’ancienne bleue et bronze raconta à la professeure son petit pêché mignon : aller nager dans le lac.

- Non ! Dit-elle en riant. Ils ne savent pas que j’y vais, j’attends toujours qu’il soit trop tôt ou très tard pour y aller, ainsi, je n’ai pas à les croiser. Et je reprends ma forme de faucon pour rentrer dans mes appartements, c’est bien plus simple. Expliqua-t-elle. Ne me dites pas que vous n’avez pas des petites escapades pour vous faire plaisir, je ne vous croirais pas. Plaisanta-t-elle par la suite.

Au final, c’était assez agréable de discuter avec la professeure de DCFM. Riley ne s’y était pas attendue. Elle s’était un peu trop isolée du reste du personnel apparemment. Sans doute allait-elle devoir y remédier assez rapidement…

La bibliothécaire avait surpris sa collègue en lui expliquant qu’elle n’avait aucune idée de qui étaient ses ancêtres. Son talent d’animagus lui venait certainement de quelqu’un, l’ancienne bleue et bronze en était persuadée. Mais jusqu’à présent, ses recherches s’étaient heurtées à un mur : la piste s’arrêtait en Albanie. Riley l’expliqua à Mary-Alice Lestrange et eut un petit sourire quand celle-ci lui répondit que parfois, ne pas connaître ses ancêtres, c’était un avantage également…

- Certes… J’imagine que dans votre cas, ça doit être assez lourd à porter. Les gens oublient souvent que contrairement à ce que l’on pense, la génétique n’a pas toujours une influence sur notre personnalité… Soupira-t-elle. Je me rappelle… Les enfants de Mangemorts avaient eu la vie dure déjà à mon époque… Même pour ceux dont les parents n’étaient que peu connus. Alors vous avec votre mère… Je n’ose pas imaginer le calvaire que ça a dû être…

Les enfants étaient parfois tellement méchants entre eux… Surtout après la réouverture de Poudlard. Il leur avait fallu du temps, mais les enfants de Mangemort avaient souvent été mis à l’écart ou martyrisés à l’époque, à cause des actes de leurs parents. Certes, certains avaient cautionné voire participé… Mais ils n’étaient pas forcément responsables… On n’avait pas toujours le choix. Et tous n’avaient pas partagé les idées de leurs parents.

Les deux femmes discutèrent ensuite de leurs sorties nocturnes respectives et Riley fit rire la professeure de DCFM en lui racontant pour le lac. Puis elle fit en sorte que l’ancienne verte et argent se confie un peu à son tour, histoire qu’elles partagent des informations de façon plus ou moins égale entre elles…

- Je vous comprends tellement… J’adore voler, je ne pourrais jamais m’en passer… Je crains parfois de trop adorer ça et de rester sous ma forme animale… Avoua-t-elle. Cela vous est déjà arrivé ? Demanda-t-elle. De vouloir rester sous votre forme animagus ? Précisa-t-elle.

Après tout, ça devait sans doute arriver plus de fois qu’elle n’osait l’imaginer. Et pouvoir parler à quelqu’un qui avait le même don qu’elle, c’était assez agréable. Au moins, les questions qu’elle se posait, Mary-Alice pouvait sans doute l’aider à y répondre…

Les deux sorcières en étaient venues à discuter de leur arbre généalogique, quasiment inexistant pour Riley et assez compromettant pour Mary-Alice. Parfois, mieux valait ne pas savoir qui était ses ancêtres… Mais Riley n’avait pas vraiment de crainte là-dessus. Elle était remontée très loin dans son arbre généalogique et la piste s’arrêtait en Albanie. Pas de gens louches jusqu’à présent. Oh sans doute avaient-ils tous leurs petits secrets, mais rien d’aussi embêtant que des partisans de Voldemort par exemple…

- Il n’y a plus personne en vie qui pourrait vous en dire plus ? Votre mère n’avait-elle pas deux sœurs ? Lui demanda-t-elle, essayant de se rappeler de ce qu’elle savait de Bellatrix Lestrange. Peut-être que si vous vous adressiez à certains membres de votre famille, ils pourraient vous en dire plus ? Suggéra-t-elle.

Cela devait être très difficile enfant de savoir que ses parents étaient des monstres et de ne pas avoir d’autre version à laquelle se raccrocher… Une personne ne pouvait pas être seulement mauvaise n’est-ce pas ? En tout cas, Riley l’espérait pour sa collègue de travail. Histoire d’alléger l’atmosphère, elles en vinrent à discuter de leurs sorties nocturnes et la bibliothécaire, avide de savoir, avait demandé à sa collègue si elle n’avait jamais eu l’envie de rester sous sa forme animagus.

- Je vois… Dit-elle, songeuse. Vous avez décidé que c’était une arme ou un moyen de défense qui pourrait vous être utile, au cas où… Supposa-t-elle. Mais pourquoi ? Que craignez-vous donc ?

Riley était devenue animagus parce qu’elle avait toujours rêvé de pouvoir se transformer en animal et avait espéré pouvoir voler un jour… Ses raisons étaient si différentes de celles de Mary-Alice qu’elle avait besoin de comprendre.

N’avoir qu’une version sur la personnalité de ses parents semblait perturber sa collègue. Riley tenta donc de l’aider un peu en lui demandant si des membres de sa famille ne pourraient pas lui en dire plus. Après tout, les Black était une famille connue, il y avait eu plein d’alliances et de mariages, quelqu’un devait donc avoir des choses à dire sur Bellatrix non ? Mary-Alice lui expliqua alors que sa tante Androméda n’en parlait jamais et que peut-être, Narcissa pourrait lui en dire plus.

- Si votre tante Androméda n’en parle pas, est-ce que c’est à cause du fait qu’elle a été reniée ou est-ce plutôt parce qu’elle aimait sa sœur et n’a pas compris comment elle avait pu tourner ainsi ? Demanda-t-elle, songeuse. Quant à votre autre tante, je suis persuadée que vous ne perdriez rien à lui demander.

Et au moins, elle pourrait avoir plusieurs versions sur la personnalité de sa mère, chose qui pourrait sans doute l’aider à se faire une idée de qui était véritablement sa génitrice… Riley n’avait pas ce problème. Elle connaissait ses deux parents et les appréciait. C’était plus haut que ça coinçait. L’ancienne bleue et bronze avait fait des recherches pour en apprendre plus sur sa famille, mais les archives s’arrêtaient à une histoire en Albanie. Elle n’avait pas réussi à remonter la piste plus loin.

Les deux femmes discutèrent ensuite de leur forme animagus respective et Riley en vint à demander à Mary-Alice si elle avait jamais eu l’idée de rester sous sa forme animale. Mais celle-ci estimait que son don d’animagus était plus une arme qu’autre chose, un moyen de surprendre ses adversaires, ce qui fit tiquer la brune. Elle lui demanda donc de quoi elle pouvait bien avoir peur et la professeure de Défense Contre les Forces du Mal lui expliqua qu’elle savait que la guerre reviendrait un jour et que sa crainte était liée à ce fait indiscutable.

- Certes… Mais la guerre revient toujours. C’est le propre de l’Homme que de se faire la guerre de façon incessante… En cela, les sorciers ne sont pas différents des moldus, n’en déplaisent à certains puristes… Répondit-elle en haussant les épaules. La seule chose que l’on puisse faire à mon sens, c’est se préparer et être prête quand les conflits éclateront…

Et ce jour n’allait sans doute pas être si lointain que cela… Riley le sentait parfois quand elle était sous sa forme animale, quelque chose se préparait dans l’ombre et Poudlard n’allait pas être épargnée…

Apparemment, Mary-Alice n’avait jamais eu d’autres versions que celles des combattants du bien sur ses parents et cela avait l’air de lui faire du mal. Riley pouvait comprendre… Ce ne devait pas être facile de toujours entendre des choses négatives sur des parents qu’on n’avait pas ou peu connus… Aussi lui demanda-t-elle si ses tantes ne pourraient pas lui en dire plus… C’était un coup à tenter en tout cas pour l’ancienne Serdaigle.

- Ça peut se comprendre… Répondit-elle, songeuse.

Riley n’aurait jamais à subir cela, mais elle pouvait imaginer le mal que cela avait fait à la jeune femme d’être reniée… Ceci dit, elle ne pouvait faire que cela. Imaginer. Et essayer de trouver des idées qui pourraient venir en aide à sa collègue.

- Je crois que c’est une bonne idée. Au moins, vous aurez tenté…

Et elle ne pourrait pas regretter de ne pas être passé à l’acte. Les choses avaient parfois besoin d’être faites, malgré les possibles et probables résultats négatifs qui en découleraient… En tout cas, la Serdaigle ne pouvait qu’apprécier un tel état d’esprit chez sa collègue. Pour changer de sujet, les deux sorcières en vinrent à parler de leurs animaux et de la forme qu’elles pouvaient prendre. Riley s’interrogeait pour savoir si sa collègue n’avait jamais été tentée de vivre sous sa forme animale de façon prolongée ou définitive et apprit ainsi que ce n’était pas le cas mais qu’en plus la professeure de DCFM estimait que c’était une arme.

- Certes… Mais nous sommes aussi notre seul espoir…

Et cela pouvait être à double tranchant… Il leur faudrait donc toujours être prudentes… Ce qui ne serait sans doute pas un souci pour elles deux, après tout, elles venaient de maison qui avaient l’habitude de réfléchir avant de passer à l’action…